Rien ne prédestinait Emmanuel Daudé d’Alzon à son destin, à part lui-même. Né en 1810 au Vigan, dans une famille portée par des valeurs morales fortes, le jeune enfant s’épanouit au contact de la nature. Et malgré une éducation d’élite, il ne perd pas son goût aventureux. Sans être le premier de la classe, Emmanuel d’alzon est un travailleur acharné qui, très vite, se donnera les moyens de devenir qui il veut être : un chevalier du Christ.
Ordonné prêtre à 24 ans, il s’installe dans le diocèse de Nîmes à partir de 1835 et brûle les étapes par son charisme et ses qualités : un an plus tard, le voilà chanoine et vicaire général honoraire, puis vicaire général trois ans après. « L’esprit large se dévoue à une cause, l’esprit étroit se dévoue à lui-même dans une cause quelconque. » répète-t-il inlassablement. L’éducation dès le plus jeune âge sera, dès lors, une des priorités de sa vie : Carmel à Nîmes, reprise de la Maison de l’Assomption, futur collège de l’Assomption, où la conception de l’éducation d’Emmanuel d’Alzon affirme avec force la responsabilité sociétaire de l’école. Discipline, respect, excellence, des valeurs qu’il fera perdurer pour former des citoyens « lucides et responsables », capables de vivre leur foi tout en éveillant leur esprit et leur conscience.
.
Le Père Emmanuel d’ALZON a fondé les Augustins de l’Assomption à Nîmes en 1845, au sein du Collège de l’Assomption (avenue Feuchères). 20 ans plus tard, en 1865, il fonde la branche féminine : les Oblates de l’Assomption pour aider les religieux dans les missions. La devise de l’Assomption se résume dans la simple phrase du Notre Père : « Que ton Règne vienne ».
Les Frères et Sœurs de l’Assomption ne se définissent non par des œuvres mais par un esprit fait de simplicité, de fraternité nourri d’un amour « surnaturel, hardi, désintéressé »pour Jésus-Christ et pour l’Église.
Dès 1873, les Oblates de l’Assomption ouvrent un pensionnat rue Séguier. C’est là que les sœurs se prépareront pour la mission. Un premier groupe partira pour la Bulgarie en 1868 dans le but de travailler à l’unité entre les catholiques de rite latin et de rite oriental. Tout de suite leur mission prend un caractère éducatif, social, médical auprès des plus pauvres.
Aujourd’hui les Oblates de l’Assomption sont environ 700 dans le monde et dans 22 pays environ.
Comme en témoigne la planisphère ci-dessous.
Le corps du Père d’ALZON repose dans la chapelle de l’Institut, rue Séguier auprès de Marie CORRENSON, co-fondatrice des Oblates de l’Assomption.
Face aux épreuves de la vie, Emmanuel d’Alzon répond par toujours plus de combativité et d’abnégation.
Fondation de la congrégation des Augustins de l’Assomption, lancement du quotidien La Croix Revue, il travaillera aussi pour que l’enseignement supérieur devienne libre et il s’appliquera à partager ses idées à travers le monde.
De combats en victoire, d’échecs en remises en question, le père d’Alzon trouvera le repos éternel le 21 décembre 1880. Laissant dernière lui une empreinte indélébile.