Elsa remporte le prix coup de cœur du jury concours régional Eloquence
L’Odyssée occitane
Il était une fois, entre Nîmes et Toulouse, trente-six gamins de Seconde. Trente-six gamins avides de savoir, avides de progrès, avides de mouvement. A travers leurs masques, les questions fusent, les regards en demandent toujours plus. Contestataires parfois, intéressés souvent, intéressants toujours, ils débordent d’enthousiasme, ils veulent le croquer, ce monde ; ils veulent l’étreindre fort afin de pouvoir mieux respirer.
Mais comment satisfaire leur soif de vivre, de courir à l’aventure, d’embrasser cette aventure ? A travers ces masques, ces injonctions sanitaires, ces interdictions, cette peur de l’autre véhiculée partout, comment leur dire que ce monde est le leur et qu’il leur appartient déjà ?
Il fallait leur montrer, leur prouver, que dès lors que notre univers nous contraint à l’immobilisme, nous devons à notre tour, le ré-apprivoiser, le faire à notre main, l’astreindre à notre propre rythme. Qu’à cela ne tienne, lançons-nous des défis !
Un thème, la fraternité. Un but : être éloquent. Une consigne : la collaboration. « Quoi ? Écrire un texte à trente-six ? »
Oui, écrire un texte à trente-six voix, sortir des carcans scolaires, dire ce que vous avez dans le cœur et non plus ce qu’on attend de vous ! Vous faire entendre ! Parler vrai ! Faire parler vos tripes ! Mais aussi, accepter la parole de vos pairs, apprendre le compromis, le « co-labeur », parfois au détriment de votre réflexion personnelle et enfin, faire consensus, afin de vous entendre vibrer à l’unisson !
Trente-six âmes, trente-six paroles, finalement portées par une seule voix que vous avez choisie : celle d’Elsa ! Lourde responsabilité que de brandir et protéger votre flamme jusqu’à la victoire ! Pourtant, la fraternité fut à l’œuvre, et vous avez offert à votre Prométhée un sort bien plus glorieux que ce que Zeus aurait pu faire ! Vous l’avez « coachée », encouragée et soutenue ! Quelle joie de vous entendre à chaque cours, à travers vos conseils, insuffler la vie à votre plaidoirie !
Ce mardi, la Ville Rose nous a ouvert les bras ; dernière étape de notre Odyssée occitane. Elsa a brillé, car vous l’avez portée autant qu’elle a su porter vos mots et vos émotions : avec rigueur et justesse.
Le « coup de cœur » a un goût de victoire ! Le « coup de cœur », votre « cri du cœur », est en réalité un coup d’éclat ! Un pied-de-nez au monde que l’on tente de vous imposer mais qui ne vous comprend pas ! Un message d’espoir, une main sur l’épaule, qui nous invite à vous faire confiance pour le futur qui nous attend. Un « t’inquiète, on gère » qui fait du bien.
Si l’on vous assène déjà de « félicitations », de surcroît bien méritées, j’ai surtout l’envie de vous dire « merci ». Pour votre enthousiasme et pour la fraternité dont vous avez su faire preuve.
L’histoire retiendra que la Seconde 10 aura su impressionner Olivio Ordonez, Gaëlle Hermet et quelques « as du barreau », en revisitant la fraternité.
Lætitia Félix, professeur de Français